lundi 21 mai 2012

"Qui gardera nos enfants" de Caroline Ibos : des relations maman / nounous à la parité dans le couple

Qui gardera nos enfants ? Dans cet essai, la sociologue Caroline Ibos enquête sur ce qui se joue derrière la relation entre les mères et les nounous : inégalités des sexes dans la sphère familiale, étanchéité des classes sociales et persistance de préjugés raciaux.
Au delà du tabou que lève Caroline Ibos sur les relations complexes entre nounous et parents, et plus particulièrement des parents vivant sur Paris et la Région Parisienne, cet essai nous est apparu intéressant en ce qu'il questionne non seulement sur le rapport qui existe entre maman et nounou mais interroge aussi sur la parité qui existe au sein des couples concernant la gestion du quotidien.
De manière peut-être inattendue, Caroline Ibos pointe, en effet, du doigt un problème de société, celui de la question de la répartition des tâches ménagères au sein des couples et de la parité concernant la gestion du quotidien au sein des familles.
La sociologue s'interroge ici sur le transfert du rapport dominant / dominé qui pourrait s'opérer entre le père et la mère vers la maman et la nounou. Dans cette interview accordée au Journal Le Monde, Caroline Ibos considère que " employer une nounou, c'est une manière finalement de déplacer le conflit à l'intérieur du couple, de déplacer ce conflit entre les sexes, et de déplacer le rapport conflictuel entre les sexes dans un rapport conflictuel entre les classes mais dans ce rapport conflictuel finalement l'employeuse, elle est vraiment dominante ".
Et si finalement, employer une nounou, ce n'était pas pour la mère une manière d'investir, par l'intermédiaire de la nounou, la parité qui lui fait défaut dans la gestion des tâches ménagères et de se réappropriant un rapport d'autorité de dominant à dominé. Le Journal Le Monde pose la question : Et si les nounous étaient, en définitive, devenues les pacificatrices de la guerre entre les sexes ? Et vous, vous en pensez quoi ? Retrouvez la vidéo de l'interview ici :
et .

Pour en savoir plus :

  • extrait de la 4eme de couverture de cet essai paru aux Editions Flammarion : « La patronne voudrait que ses enfants comptent plus que ma chair. Mais ça ment. C'est juste le travail. » Nounou noire et bébé blanc : une situation romanesque s'il en est, que l'on songe à Autant en emporte le vent ou à La Couleur des sentiments. C'est aussi devenu un tableau ordinaire des squares de nos villes et de nos foyers. Car, si l'engagement professionnel des femmes s'est accompagné du développement d'un véritable marché de la garde à domicile, à qui les couples de bobos hyperactifs confient-ils le plus souvent leurs enfants et leur appartement ? La réponse est la même à Paris qu'à Londres ou à New York : des femmes migrantes, originaires du monde pauvre, laissent leurs propres enfants au pays pour venir prendre soin de ceux de la bourgeoisie occidentale. S'appuyant sur une enquête de terrain menée auprès de nounous africaines et de couples d'employeurs, Caroline Ibos analyse la relation dissymétrique entre ces deux femmes que tout oppose hors le souci de l'enfant : la mère et la nounou. Comment confier son enfant à une personne dont on ne sait rien ? Qu'attendent les parents d'une « bonne nounou » et quels préjugés trahit leur façon de la recruter ? Quelle est réellement la condition de la nounou, indispensable à l'harmonie de la famille mais sommée de passer sans laisser de traces ? La réussite sociale des femmes aisées et éduquées serait-elle possible si d'autres femmes, précaires, vulnérables, déchirées entre ICI et ailleurs, ne travaillaient pas pour elles ? Au fil des entretiens et des confidences, ce livre dense et engagé nous montre le domicile familial, lieu supposé de l'harmonie et de la paix, comme le théâtre d'une expérience politique où se jouent des conflits de sexe, de « race », de classe ; où s'opère une interaction cruciale entre microcosme et macrocosme, entre la sphère de l'intime et la logique de la mondialisation.
  • Table des matières : 1. Qui gardera nos enfants , 2. Prologue, 3. Jeunes parents cherchent nounou de confiance Qui va garder les enfants , 4. Ma patronne elle a une belle maison mais elle est malheureuse Travailler dans lintimité des autres, 5. Aucun enfant ne remplace les miens La nounou estelle une mauvaise mère , 6. Avoir un visa pour Bengué cest la galère avec un grand G La nounou prolétaire de la mondialisation , 7. Épilogue, 8. Notes, 9. Annexe, 10. Sources, 11. Remerciements (source : http://gallica.bnf.fr/VisuSNE? id=oai_demarque_9782081271746&r=&lang=FR )
Voir aussi :
dans Elle active, l'interview croisée en vidéo Sylvie Fofana, présidente de l’association des nounous d’Ile de France, et Marie-Béatrice Levaux, présidente de la Fepem (Fédération des particuliers employeurs de France). Interview croisée en vidéo. > Retrouvez l'interview dans son intégralité sur le blog ELLE Active
dans l'Emission Service Public par Guillaume Erner sur France Inter, un reportage intitulé " Les nounous et nous " de Thomas Chauvineau qui est allé à la rencontre d'une assistante maternelle avec comme invité Caroline Ibos, sociologue, Miriam Rasse, directrice de l'association Pikler-Loczy et Claude de Rouvray - une question de société qui concerne essentiellement les familles à Paris, France mais pas que

Source : http://editions.flammarion.com/Albums_Detail.cfm?ID=41922&levelCode=home
http://www.pikler.fr/association/infos.php

Credit photo : Amazon : http://www.amazon.fr/Qui-gardera-nos-enfants-nounous/dp/2081271745


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